De toi, mon cœur résonne encore, funambule,
Comme étreint par le vide, arrêté, suspendu,
Je reste là saisis, sans rien dire, perdu,
Un trouble sentiment doucement déambule...
Fugace ton baiser me laisse entre deux mondes,
Somnambule, je pars, orphelin, dérouté,
Etrange impression de vivre en aparté,
De glisser, submergé vers des sources profondes…
Je suis, soudain, en terre, inconnue, étrangère,
Je ne sais plus quoi faire, il me faut respirer,
Apprivoiser la vague et me désaltérer
Aux puits du ressenti de l’humeur passagère…
Je quitte le chemin des mornes habitudes
Et le long de l’étang, je marche au fil de l’eau,
Sur la rive, je cueille une plume d’oiseau,
Je regarde le ciel, la mer des solitudes…
Aucun envoi ne vient disperser le silence
Des mots qui se sont tus mais s'éternisent là
Nomades, tristement beau, vivant au de-là
Du réel, plein d’espoir, d’amour et d’opulence…