Vous ai-je déjà dit, Madame, pour vous plaire,
A quel point sont plaisants vos gestes délicats,
J’en mesure l’esprit, l’indécence exemplaire,
Le raffiné lazzi dont je ne fais pas cas…
Si belle est votre moue en cet instant magique,
De vous voir chiffonner votre exquis petit nez,
Je ne puis qu’en priser l’adorable mimique,
De vous mettre à bouder, déjà vous m’étonnez…
Bien que je vous préfère autrement que mégère,
J’admets apprécier votre bonne santé,
Vous avez beau cherché, je n’ai pas de colère,
J’aime de vos éclats l’ineffable beauté…
Vous pouvez bien jouer, féru de vos supplices,
Par vos frivolités depuis toujours charmé,
Les éclairs dans vos yeux ne sont que mes complices,
A quoi bon m’escrimer ! Vous m’avez désarmé…
D’un sourire, d’un mot, belle en cette matière,
Vous minaudez si bien sans même en avoir l’air,
Qu’à vous, je me soumets d’une tendre manière,
Ne vous y trompez point, en vos jeux, je vois clair…
C’est d’un vaste plaisir que de vous, je m’enivre,
De votre grâce épris, fasciné, j’en omets
Le caprice ingénu que vous me faites vivre,
Amusé, d’un soupir, à vous je m’en remets…
Je vous en fais l’aveu, je ne puis vous maudire,
Ne vous adjurez point ! De vous, je suis troublé
Ma mie, éveillez vous ! Quoique je puisse dire,
De vous voir badiner, mon amour est comblé…