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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 21:36

Vous ai-je déjà dit, Madame, pour vous plaire,

A quel point sont plaisants vos gestes délicats,

J’en mesure l’esprit, l’indécence exemplaire,

Le raffiné lazzi dont je ne fais pas cas…

 

Si belle est votre moue en cet instant magique,

De vous voir chiffonner votre exquis petit nez,

Je ne puis qu’en priser l’adorable mimique,

De vous mettre à bouder, déjà vous m’étonnez…

 

Bien que je vous préfère autrement que mégère,

J’admets apprécier votre bonne santé,

Vous avez beau cherché, je n’ai pas de colère,

J’aime de vos éclats l’ineffable beauté…

 

Vous pouvez bien jouer, féru de vos supplices,

Par vos frivolités depuis toujours charmé,

Les éclairs dans vos yeux ne sont que mes complices,

A quoi bon m’escrimer ! Vous m’avez désarmé…

 

D’un sourire, d’un mot, belle en cette matière,

Vous minaudez si bien sans même en avoir l’air,

Qu’à vous, je me soumets d’une tendre manière,

Ne vous y trompez point, en vos jeux, je vois clair…

 

C’est d’un vaste plaisir que de vous, je m’enivre,

De votre grâce épris, fasciné, j’en omets

Le caprice ingénu que vous me faites vivre,

Amusé, d’un soupir, à vous je m’en remets…

 

Je vous en fais l’aveu, je ne puis vous maudire,

Ne vous adjurez point ! De vous, je suis troublé

Ma mie, éveillez vous ! Quoique je puisse dire,

De vous voir badiner, mon amour est comblé… 

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commentaires

P
votre poême m'a fait penser à un autre, Certes l'auteur l'appréhende différemment, mais le sujet reste le mêmecelui de la femme-enfant qui badine avec l'amour et, qui consciente de son pouvoir minaude en se jouant de l'amoureux transi...ah combien nous pouvons être cruelle parfois...je vous note le poême ici en vous laissant découvrir plus bas le nom de l'auteur... ( tout le monde le connait et pourtant peu ont lu ses oeuvres poétiques puisque sa célébrité et son renom n'ont pas été basé sur ses poésies..mais comme  il est de mon pays  sans doute je le connais un peu mieux que la majorité )alors qui est l'auteur de ....<br /> <br /> À CÉLIMÈNE.Je ne vous aime pas, ô blonde célimène,Et si vous l'avez cru quelque temps, apprenezQue nous ne sommes point de ces gens que l'on mèneAvec une lisière et par le bout du nez ;Je ne vous aime pas depuis une semaine,Et je ne sais pourquoi vous vous en étonnez.Je ne vous aime pas ; vous êtes trop coquette,Et vos moindres faveurs sont de mauvais aloi ;Par le droit des yeux noirs, par le droit de conquête,Il vous faut des amants. (On ne sait trop pourquoi.)Vous jouez du regard comme d'une raquette ;Vous en jouez, méchante et jamais avec moi.Je ne vous aime pas, et vous aurez beau faire,Non, madame, jamais je ne vous aimerai.Vous me plaisez beaucoup ; certes, je vous préfèreÀ Dorine, à Clarisse, à Lisette, c'est vrai.Pourtant l'amour n'a rien à voir dans cette affaire,Et quand il vous plaira, je vous le prouverai.J'aurais pu vous aimer ; mais, ne vous en déplaise,Chez moi le sentiment ne tient que par un fil Avouons-le, pourtant, quelque chose me pèse :En ne vous aimant pas, comment donc se fait-ilQue je sois aussi gauche, aussi mal à mon aiseQuand vous me regardez de face ou de profil?Je ne vous aime pas, je n'aime rien au monde ;Je suis de fer, je suis de roc, je suis d'airain.Shakespeare a dit de vous : « Perfide comme l'onde » ;Mais moi je n'ai pas peur, car j'ai le pied marin.Pourtant quand vous parlez, ô ma sirène blonde,Quand vous parlez, mon coeur bat comme un tambourin.Je ne vous aime pas, c'est dit, je vous déteste,Je vous crains comme on craint l'enfer, de peur du feu ;Comme on craint le typhus, le choléra, la peste,Je vous hais à la mort, madame ; mais, mon dieu!Expliquez-moi pourquoi je pleure, quand je resteDeux jours sans vous parler et sans vous voir un peu.<br /> ___l'auteur......<br /> Alphonse Daudet..et oui...<br />
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P
<br /> Bonsoir Martine, je l'avoue je ne connaissais pas ce poème et j'ai joie de sa découverte, comment vous en remercier ?<br /> Votre culture comme votre sensibilité me ravit...<br /> A bientôt j'espère<br /> <br /> <br />
P
- Vous masquez vos émois d’un discours équivoque, Je vous réponds « je suis un kaléidoscope », Jouant du quiproquo, pianotant sur la gamme Des mille et un contrastes qui habillent la femme.Je suis le grand silence, je suis aussi le bruit... Je suis le clair obscur, le soleil de minuit, Je suis mille parfums et puis l’écho de l’âme, Je suis le froid qui glace et le feu de la flamme. A la porte des songes et sous l’alcôve traînent Mon refrain et mon chant que bercent les sirènes ; Et je mets sur ce lit les couleurs d’un matin, Dressant autour de lui les plus beaux baldaquins.J’ai visité les siècles  parmi les courtisanes, Tour à tour intrigante, confidente et sultane ; D’une candeur mêlée à des sous-entendus, Je descends puis remonte et redescend têtue.Ainsi que la vertu, l’amour a ses degrés ; Je pourrai à loisir, si vous m’y invitez, Levant alors le voile de la pure innocence, Passer  subitement à l’extrême licencePoursuivant à l'abri mon voyage dans l'ombre Pour que du bout des lèvres le rêve se prolonge ; - Sur le fil de l'aurore je suis ce que tu crois, Une dentelle, un soupir, un sourire narquois Moi, marquise sans age au fond de ma pénombre, Mon bleu reflet poursuit son voyage dans  l’ombre   Sur le fil de l'aurore, je suis ce que tu vois Un chemin une route ou l'ombre de tes pas...Jouant du quiproquo, pianotant sur la gamme Des mille et un contrastes qui habillent la femme.
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P
<br /> Sourire, de votre réponse Madame me voici charmé...plus encore<br /> <br /> <br />
R
Délicieux...Charmeur, attendri, pas dupe pourtant...Que voila une jolie façon de calmer un caprice.. 
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P
<br /> J'aime l'amour courtois, sourire, le temps des courtisanes...<br /> <br /> <br />