D’un ongle peint l’aurore érafle le voilage
Ajouré de la nuit pâlissante, entoilage
Nimbé d’or le soleil taraude de ses dards
L’ultime obscurité, l’œil aux mille regards
Empourpre l’orient, aux limites du monde
Visible, l’horizon, d’une courbe profonde,
Délimite l’espace où la terre et le ciel
Se caressent d’un doigt délicat et vermeil…
Cristalline, la lune à pas lents se retire,
S’estompe doucement sous un voile de cire,
La déesse harmonie installe son autel
Et tisse de l’amour le lien universel,
Toute chose frisonne au sein de la lumière
Et chante à l’unisson la richesse première,
Le calice des fleurs s’embaume de senteurs
Mirifiques, santal et parfums séducteurs
Exaltent la clarté de l’aube originelle,
Tout n’est que volupté, renaissance éternelle…