Souvenances des jours paisibles sans secousse
Où le temps s’écoulait vers la mer en pente douce,
Dans l’ombre de Riquet, bercé par les oiseaux,
Nostalgique, mon cœur glisse sur les canaux…
Sous le souffle joyeux des brises occitanes,
Une péniche ondoie à l’abri des platanes
Et laisse sur ses pas d’éphémères sillons
Qui viennent s’échouer comme des papillons
Aux pieds des fleurs, des joncs et des herbes sauvages,
Sur les berges parfois, au creux des paysages,
D’un bonjour ou d’un mot, d’un geste de la main
Un homme vous sourit. De-ci de-là soudain,
Pierres blanches, volets bleus et portes décloses,
Alanguies au soleil, coiffées de tuiles roses,
Nichées au milieu de vertes frondaisons
Apparaissent alors des petites maisons…
Inscrite en filigrane aux pourtours d’une écluse
Distillant les parfums que la nature infuse,
Longiligne dérive au gré de mon pinceau ;
Ainsi passe la vie assise au fil de l’eau…