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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 03:30

J’ai l’âme suspendue aux voiles des frégates

Et je rêve à cette île aux contours incertains

Dont parlent les pêcheurs lors de ces nuits d’agapes

Où le cœur nostalgique enchante les putains

 Qui dans l’ombre du port, en des bouges minables,

Pour deux ou trois billets consolent les marins

De leur dernier naufrage et pertes effroyables

Les soirs de solitude embrumés des chagrins

Que fredonne la mer les nuits de lune rousse…

Rêves de boucaniers emportés par le sort,

Sur la crête des flots divague une voix douce,

Une sirène chante aux liserés du port…

Capitaine, il est temps d’écouter les étoiles,

D’apprivoiser les vents sauvages, sur le pont   

De chevaucher la vague à l’ombre des grands voiles…

Cap sur l’Orient, sur les quais, l’orphéon

Annonce le départ et l’horizon chavire

À l’autre bout du monde entre le ciel et l’eau.

Sur les pas du soleil, vogue mon beau navire

   Et découvre au matin un rivage nouveau,

Un pays parfumé de jasmin et d’épices

Où la soie et l’or fin scintillent sur la peau

Des femmes dont les yeux, taquins et complices,

D’une œillade de braise, invitent à l’amour  

Pars mon grand bateau, va sur les gerbes d’écume

Cueillir la fleur de sel jusqu’au lever du jour

Et laisse derrière toi les saisons d’infortune…    

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