Arrogants et puissants sur la cime du monde,
Entichés d’une femme au sourire narquois,
Géants aux pieds d’argile aux côtés de l’immonde,
Toujours prêts à tirer, une flèche au carquois,
Tels des paons cheminant aux basque de Chimère,
Malfaisants, suffisants, assommés par l'orgueil,
Ils sont là, conquérants, célébrant l'éphémère,
Cette vieille putain, de la vie au cercueil,
Qui se perd, qui se vend et se croit au pinacle
Mais ne fait qu’arpenter de cyniques trottoirs.
Bouffie, elle se plaît de l’affligeant spectacle
Qu’elle offre d’elle-même à chaque heure du jour.
Les hommes corrompus par ses biens dérisoires
La cherchent assoiffés, lui vouant un amour
Sans borne. Prêt à tout pour ses dons illusoires,
De plâtre et de carton, ils dressent des autels.
Mais la gloire, infidèle à leurs vœux, infantile
Comme fille des dieux, se moque des mortels
Et ne fait que passer, fugace et versatile.
Depuis la nuit des temps, ô ! Combien en son nom,
De la haine aiguisant les souffles délétères,
Ont conquis par le sang des miettes de renom,
Ont tué, sans remords, leurs voisins ou leurs frères ? ...