Une feuille s’envole et le souffle d’automne,
Répercute l’écho d’un soupir monotone,
Sur le bord de la route un pétale fané
Ressuscite en mon cœur le parfum suranné
D’une fleur dont l’amour me poursuit. Souvenance,
Le gréement d’un bateau doucement se balance,
Sous les toits, une chambre aux murs immaculés,
Sur le lit, des draps blancs et deux corps entoilés,
L’un à l’autre arrimé, derrière une fenêtre
Ronde, sous un plafond ovale ou bien peut-être
Ailleurs, je ne sais plus, j’entends le vent du large,
Le songe ainsi revient s’inscrire dans la marge.
Je regarde passer l’immensité du temps
Et retourne souvent sur les bords des étangs,
En chemise de soie, au firmament la lune
Se dénude pudique. Ô ! Belle femme brune
Sous ton voile de tulle, assis au fil de l’eau,
Au touché de mes doigts, j’imagine ta peau
Encore frissonner mais un nuage passe,
Dans le bleu de mes yeux ton visage s’efface,
La solitude est là récurrente à foison
Personne aux alentours ni même à l’horizon
Alors l’esprit nomade, au dos des portes closes,
Par le rêve j’endors mes vieilles ecchymoses…
Une rose, jadis, dans mon âme a planté
Son épine et depuis pour ne pas, hébété,
Succomber au regret, comme pris de vertige,
Homme ivre, je titube et m’enroule à sa tige…