Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 01:13

Vois le long des chemins sombres fleurir des tombes,

Les plumes rouges sang, regarde cet oiseau

S’époumoner sans aile et dériver sur l’eau,

Écoute mon enfant le sifflement des bombes…

 

Ici l’on meurt de faim, ailleurs on fait ripaille,

On pille, on assassine, on chasse l’étranger,

Quand passent les voleurs plus rien à partager,

    Orfèvres du malheur s’engraisse la canaille…

 

Les hommes sur leurs pas propagent la misère

Et portent dans leurs cœurs la haine au quotidien,

De vouloir simplement s’attribuer un bien,

Qu’importe la façon chacun se fait la guerre…

 

Le ciel peut bien s’éteindre et la terre se fendre,

Se moquant du désastre, il est des prédateurs

Plus cruels que la mort planant dans les hauteurs

Et des crimes sans nom que nul ne peut défendre…

 

Toi dont le bleu regard s’éveille sur l’immonde,

Et du ciel aperçoit le funeste horizon,

Le désastre immanent qu’annonce la saison,

Peux-tu me pardonner de te léguer ce monde ?...

Partager cet article
Repost0
14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 14:40

Le long des quais déserts dorment de vieux bateaux,

Peut-être un jour l’un d'eux partira vers le large,

Sur ma joue une larme aiguise ses couteaux,

Je vais le dos voûté me perdre dans la marge…

 

Suspendu sur le fil d’un maigre filament  

Homme désincarné, je marche vers le vide,

Doucement je titube et je ne sais comment

Apprivoiser le temps qui sous mes pas s’évide…

 

Souvenance des jours où j’allais sifflotant,

Tandis que devant moi le chemin se délabre,

Ultime compagnon de mes amours d’antan,   

Au bout du parapet demeure un candélabre…

 

J’imagine une voix qui me dira demain

Les mots tendres et doux que mon cœur affabule,

Se pose sur mes doigts l’empreinte d’une main

Dont j’encense le grain hagard et somnambule…

 

Estampillé revient l’étrange sentiment,

Le rêve s’effiloche et le monde bascule,

Sur l’eau de mes yeux bleus, étoile au firmament,

Le corsage échancré danse une libellule… 

Partager cet article
Repost0
20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 10:27

Ouï-dire autours de moi, réminiscence ancienne,

Arrivent les clameurs du monde en file indienne,

Des êtres différents passent j’en ressens l’émoi

Et je sais sans les voir ce qu’ils pensent de moi…

 

 Une voix me chuchote en secret la sentence

L’un me traite de fou, l’autre reste à distance,

Il me pointe du doigt, me regarde interdit  

Et marmonne un juron. Pourquoi m’a-t-il maudit ?

 

Qu’importe le verdict, plutôt que condamner

Le ciel depuis longtemps m’enseigne à pardonner,

D’un battement de cils une étoile la nuit

M’apprend des mots d’amour et comble mon ennui…

 

 Je regarde l’espace à travers ma lorgnette,

L’infini m’interpelle et l’effroi me rejette,

J’entrevois le passage où le songe oublié

Donne une âme et un corps à l’esprit éveillé…

 

Je flotte entre deux eaux transporté par la vague,

Sur un fil distendu, j’oscille, je divague,

Funambule, je danse avec les papillons

Que la lumière enfante au gré de ses sillons…

 

Ne laissant sur mes pas qu’un murmure dans l’ombre,

Je suis l’homme improbable issu du plus grand nombre,

J’ai franchi la limite et perdu la raison ;

Seul le rêve me dit la ligne d’horizon…

Partager cet article
Repost0
10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 00:22

Lorsque coule le vin embrasant le cristal,

Dans l’âtre de tes yeux, mon amour, provocante

Une flamme rougeoie et, comme le métal

Se tord incandescent, scintille fascinante…

 

Aguicheur ton regard, de brûlants chatoiements, 

Aiguillonne mes sens exacerbés…Déesse

Par l’offrande du sang, de troubles sentiments,

 Tu nourris mon désir m’invitant à l’ivresse…

 

Quand ta gorge frisonne, avale le nectar,

 Ta poitrine palpite, effleure ton corsage, 

À ta lèvre je bois le sublime avatar   

Qui, gage sensuel, éclaire ton visage…

 

Oracle à fleur de peau de l’amour annoncé,

Instants privilégiés que le raisin sustente,

Nous savons tout les deux, sans un mot prononcé,

Que le plaisir aussi réside dans l’attente…

 

Vertige et tourbillon, splendeur, ton corps moiré

Se reflète enjôleur dans l’ambre de mon verre,

Il danse, me convie à l’extase enfiévré,

Révélé, contenu que ta lèvre suggère…

Partager cet article
Repost0
7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 10:01

  Enlumineur d’instants guillerets, conviviaux

Durant lesquels, courtois, se nouent les liens sociaux,

Où les hommes soudain s’allègent des fatigues

Du labeur quotidien et deviennent prodigues

Délivrant la parole et le mot fraternel

Qui du partage dit : l’élan universel,

N’en déplaise à tous ceux d’humeur nauséabonde

Dont le souhait consiste à dominer le monde,

Fils rebelle et prodige aimé, béni des dieux,

Toujours le bienvenu sous n’importe quels cieux, 

Assaini, purifié de l’hydre de la haine,

Survient le sentiment libre de toute chaîne,

  Quel puisse être le lieu, masure ou bien château,

Lorsque coule le fruit descendu du coteau,

Du riche au miséreux, il n’est plus de frontière,

D’un modeste cruchon la racine fruitière

Généreuse dispense allégrement l’octroi

Accordé par le cep de nos tables : le roi !...

Partager cet article
Repost0
7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 09:52

 Au rythme des saisons sur la route exaltante,

                De la grappe à la cuve et du foudre au raisin,

Comme des vendangeurs d’une ferveur constante,

Nous cueillons le fruit mûr ranimés par le vin...

 

De la grappe à la cuve et du foudre au raisin,

Nous revenons comblés par la foi persistante, 

De l’ivresse éprouvant le vertige assassin

Nous repartons joyeux vers la vigne envoûtante...

 

Comme des vendangeurs d’une ferveur constante,

Nous récoltons la pulpe à son noble bassin

Puis les sens avinés par la vie existante

Nous façonnons son ambre aux couleurs du destin...

  

Nous cueillons le fruit mûr ranimés par le vin,

Répétant le labeur de façon méritante,

Sans cesse émerveillés par le sang du divin

Nous grappillons du cep la vigueur éclatante...

 

Partager cet article
Repost0
7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 09:44

Quand un verre à la main, guilleret, je titube,

Mille feux fraternels scintillent dans mes yeux,

Ma langue se délie, égayant le bitume,

J’imagine à foison un monde merveilleux…

 

Dessinant les contours d’un lendemain possible

J’accueille l’étranger quelque soit sa couleur,

Je le baptise frère et chemine sensible

Sur le fil de sa vie ému par sa chaleur…

 

La paume sur le cœur comme les soirs de fêtes,

Pour abroger la haine, ensemble mes amis,

Dans l’amour bâtissons à l’abri des tempêtes

Un oasis de paix où tous seraient admis…

 

Emporté par l’élan, du geste à la parole,

De partager le vin, le pain et l’amitié

Loquace et plein d’espoir sur les mots je m’envole,

Je chante et puis je trinque éméché pour moitié…

 

Et même si je sais que souvent j’affabule,

Exaltant sur l’instant la joie au quotidien,

Je ne peux m’empêcher d’être ce funambule

Qui s’enivre et qui boit pour oublier le sien…

Partager cet article
Repost0
3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 00:44

Silhouette ondoyante ancrée à ma mémoire,

Sur ma joue une larme, un souffle évanescent,

Au clair de lune danse une sirène moire,

Rêve d’une enjôleuse au charme incandescent…

 

Sortilège des sens, une voix féminine,

Prélude au piano, fredonne une chanson,

Sensuel, un refrain dans ma tête lutine

Et la magie opère éveillant le frisson…

 

Un murmure de vent glisse dans les cordages,

Souvenance de corps sur un lit enlacés,

Les bateaux sont à quai de la proue aux bordages

Côte à côte endormis par les ressacs bercés…

 

Froissement de draps blancs sous la voûte céleste,

Une flamme rougeoie, attise le désir,

Un bourgeon papillonne et le temps se déleste,

Brûlante une empreinte évoque le plaisir…

 

Je regarde le ciel, une étoile frissonne,

Aux pourtours de ma peau se dépose un baiser,

Cendrillon doit partir, au clocher minuit sonne,

L’astre au firmament bat des ailes sans muser…

 

Sur le trouble océan de mes yeux couleur perse,

Empreinte filiforme inscrite entre deux eaux,

Diaphane une image ondoie et se disperse

En laissant sur ses pas de tendres oripeaux…

 

Reste le souvenir d’un pétale de rose

Dont ma main réinvente à foison la douceur,

Éthéré son parfum enlumine ma prose,

Ce qui fut, à jamais, divague dans mon cœur… 

Partager cet article
Repost0
26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 23:45

J’ai suivi le chemin qui devant moi s’évide,

Aux pourtours de mes yeux soupire un filament,

J’apprivoise le pas du trouble sentiment

Mais l’étoile s’enfuit fléchissant vers le vide…

 

Vois, sur ma peau plissée, une larme s’évide,

Son empreinte séchée étreint le filament

De l’intime blessure, ultime sentiment

Sanglotant sur lui-même aux frontières du vide…

 

Océan oublié l’âme du temps s’évide,

Mince frisson passé la vie en filament,

D’une aile s’époumone absente au sentiment ;

Chimérique le deuil s’installe au puits du vide…

 

Comme un fruit nécrosé puisque l’amour s’évide

 De toute raison d’être, infime filament

Tenu par une épingle au dos du sentiment

Malingre l’espoir suinte enténébrant le vide…

 

Entre mes doigts crispés la bobine s’évide,

Fils, j’effile le fil fragile filament

Dont j’ai perdu l’écrin utile au sentiment,

Mon cœur est un désert où résonne le vide…

Partager cet article
Repost0
18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 15:02

J’aime sentir captifs les regards envoûtés

Se poser sur ma robe et contempler sa trame  

Où des reflets nimbés d’ambre et sombres clartés

Jouent avec la lumière enluminant ma larme…

 

Affleurant sur les bords du cristal biseauté,

À qui sait entrevoir les contours de mon âme,

Là, dans les yeux soudain mon étrange beauté,

 Se révèle à celui qui décrypte ma flamme…

 

Ce que l’œil prophétise, exalte les senteurs,

Les arômes subtils de ma terre natale,

Des limons argileux j’ai reçu les faveurs

Dont l’odorat perçoit l’ampleur sentimentale…

 

L’amalgame fleuré sublime l’horizon

Du nez qui sous l’emprise évidement vacille

Sur l’aile des tanins octroyant à foison     

   Les parfums éthérés que mon souffle distille… 

 

Puis vient l’instant béni, de l’amer au sucré,

J’épouse de mon corps liquide, toute entière,

La bouche, mâchouillé d’amoureuse manière,

Je révèle au palais mon univers secret…

 

La richesse complexe enfantée avec soin

De ma chair liquoreuse excite les papilles

Et donne consistance à ces maintes grappilles

Qui comblent du plaisir l’ineffable besoin

 

Longuement attendu par les sens aiguisés

De l’homme qui le verre à la main détermine

De mon identité le caractère intime,

J’éprouve le bienfait des désirs apaisés…

 

Sous le charme présent, extase et volupté

Délivrant ma chaleur d’une douce caresse

 Tissent en chœur la joie immanente à l’ivresse

Pour laquelle, je suis, moi le Vin, adulé…

 

Prodige arrive enfin l’émérite union ;

Je coule dans la gorge et de mon sang j’inonde

Le corps de l’être aimé qui, délivré du monde,

Vacille sous l’effet de la communion…

Partager cet article
Repost0