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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 13:22

 

Déjà l’horizon prend la couleur de la paille,

Lumineuse, l’aubade empourpre l’infini,

Une escadre d’oiseaux danse en catimini,

La surface du flot, d’une ride, tressaille…

 

Contemplatif, l’esprit peut bien faire ripaille

Et l’âme se nourrir de l’espace assaini,

Face à l’éternité s’imaginant banni,

Quand sonne l’angélus du soir le corps défaille…

 

Cannibale, la nuit grignote le géant,

A l’ineffable instant où du gouffre béant

S’entrouvre le cosmos survient la solitude…

 

Aux pieds des splendeurs, l’être entrevoit son tombeau,

Ecartant de la mort la vaste servitude,

De l’orgueil, il maudit l’illusoire flambeau…

 

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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 13:16

                                

Adossée à la nuit lueur contemporaine,

Grisâtre, un candélabre oscille à l’horizon

L’aube semble entoilée à l’ombre souveraine,

Elle annonce à mes sens la prochaine saison…

 

Cavalcade funèbre indécise en silence

Une rose s’effeuille et laisse sur ses pas

L’indicible parfum suscitant l’indolence

Où mon cœur musardait de la vie au trépas…

 

J’esquisse sur la vitre embuée un visage

Et la lèvre encollée à ce rêve éternel

J’embrasse la splendeur trouble du paysage

Dont j’épouse éveillé le fantasme charnel…

   

Une larme de joie embrase ma paupière,

Ruisselle sur ma joue un ruisseau cristallin,

Une femme apparaît presque nue en guêpière,

Dans ma tête résonne un rire sibyllin…

 

Sous le ciel embrumé, voile de satin tendre,

D’étranges papillons d’une chaste blancheur

Voltigent langoureux avant d’aller s’étendre

Sur un lange glacé sans grâce ni chaleur…

 

Hivernale, une étreinte ankylose mon âme,

Lorsque l’ennui s’installe au sein de l’univers

Et quand le souvenir décolore sa flamme

Reste la volupté d’en composer des vers…

 

Calme langueur neigeuse il pleut des éphémères

Etoiles de coton douces comme un baiser

Prude et mouillé semblable aux nostalgies amères

Dont l’empreinte à jamais demeure à préciser…


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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 00:09

Païens qui, sans vergogne, au nom du dieu « Profit, »

Hommes puissants, vous qui, cloîtrés dans vos repaires,

Altérez l’univers, d’un salubre défit,

Il me plait d’offenser le nom de tous vos pères !

 

Lorsque sera venu l’instant du repentir,

Autocrates déchus titubant vers le vide,

Je serai cette voix qui, forte et sans mentir,

Désignera du doigt de vous le plus cupide.

 

J’en transcris le serment sur l’or de vos tombeaux,

Sans même m’en cacher, j’irai vomir ma rime

Et je m’exalterai d’admirer en lambeaux

Vos squelettes pourrir souillés par la vermine.

 

Cadavres dépouillés d’une putride odeur,

Devenus dans la mort, égaux de tous leurs frères,

Tout juste alors humain sans gloire ni splendeur,

Enfin vous jetterez vos masques délétères !

 

Dans les livres d’histoire à tout jamais maudits,

L’on retiendra de vous le crime et puis l’immonde,

Jugés puis condamnés tous pardons interdits,

Reniés par vos fils vous quitterez ce monde !

 

 

 

 

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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 00:08

Le fade et le facile et les bons sentiments

Me font bailler d’ennui. D’une voix lymphatique,

Les lieux communs cent fois déclamés sans critique,

A foison flagornés, ne sont que boniments…

 

D’en faire la lecture, ô cruels châtiments !

Ne pouvant ressentir la beauté squelettique  

D’un travail galvaudé, fidèle à mon éthique,

N’attendez pas de moi de maigres compliments !

 

Si l’artiste lui-même encense l’insipide 

Et se flatte de peu : dans les limbes du vide

Le monde périra sans âme ni débat… 

 

Chacun a liberté de voir à sa fenêtre,

J’en respecte l’annonce et la manière d’être

Mais ne peut oublier que l’art est un combat ! 

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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 00:05

A l’image de notre époque versatile,

Frôlant l’obscénité sous leurs masques d’airain,

Les canons officiels de l’art contemporain

Célèbrent du non-sens la vertu mercantile.

 

Leurs discours affectés, d’un arrogant snobisme,

  Ignorent du talent la juste expression,

Considérant l’artiste avec compassion,

Ils encensent le rien comme atteints de strabisme.   

 

Émissaire d’un monde aux valeurs contingentes,

Au profit des marchands louant l’absurdité,

L’instance culturelle offense l’équité

Et brade son mandat de façons indigentes.

 

Force occulte au pouvoir, pitoyables primates,

Symboles décadents d’un sombre lendemain,

Du salubre déclin de l’empire romain, 

Fonctionnaires de l’art, ils portent les stigmates. 

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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 00:02

 

Si je t’offre ma rime enfantant ton ruisseau,

Je ne puis négliger la laideur et le sombre,

De mon orgueil bannir le funeste de l’ombre,

Je ne sais qu’adoucir mon ennui de ton eau…

 

Illusoire est le vœu de prétendre d’un sceau,

D’une clameur, d’un verbe éclairer la pénombre,

De l’infini vouloir apprivoiser le nombre,

De laisser sur le temps une empreinte en biseau…

 

Au-delà du renom, sa convoitise hautaine,

 De la vie aborder la sublime fontaine,

Respirer son poème au sommet de l’autel…

 

Si j’aspire au divin que le ciel me pardonne,

D’une quête de sens, face à lui, je me nomme :

« Je ne suis qu’un passant pitoyable et mortel… »

 

 

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9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 00:00

 

Rosière énamourée oscillant sur sa tige,

Le vrai comme horizon, elle exalte le beau,

De musique et de chants, la rime pour flambeau,

De quatrains en sonnets, sur l’encre, elle voltige…

 

De ce souffle inédit que la raison fustige,

Elle métamorphose en cygne le corbeau,

De la chose non dite entrouvre le tombeau,

Du furtif, le poète éprouve le vertige…

 

L’un la déclame, l’autre en écrit l’idéal

Mais les deux, d’une image, en filtrent le cristal,

Son ruisseau, d’un arpège, éclaire les rivages…

 

Sous ton aile, ô ! Combien de rêves sous-jacents

N’attendent qu’un regard…, que des mots innocents

Colportent ton écho jusqu’au fin fond des âges… ?

 

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 23:59

 

Il ne serait qu’un tronc s’il n’avait pas une âme,

Quelle chose pourrait mieux qu’elle le nourrir ?

Sans sa présence en lui, le corps, prêt à mourir,

Roderait dans la vie en recherchant sa flamme…

 

Il lui cède l’objet sans extase ni drame,

Elle en fait un propos, de l’argile à pétrir

Et perçoit pour son bien ce qu’il doit acquérir,

Du chemin qu’il parcourt elle tisse la trame…

 

Essentielle substance au contour éthéré

Nul n’en a jamais vu le galbe enténébré

Mais chacun en prédit l’ineffable importance…

 

D’un murmure sensible au plus profond de soi,

D’elle, vient la conscience immanente du Moi :

« A l’être que je suis : elle donne existence… !

 

 

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 23:58

 

Du fugace au réel, le vécu pour éthique,

Chose sensible à l’âge ainsi qu’au mouvement,

Contenu dans l’espace, imperceptiblement,

De ses sens, le corps s’ouvre au monde authentique.

 

Ecorce d’une rose à l’humeur éclectique,

Pour elle, de la vie, il cueille tendrement

Les bouquets, les parfums avec discernement

Et sustente en regards sa conscience critique…

 

Bien qu’il s’use et s’abîme à en faire le don,

De ce qu’il peut glaner il lui fait l’abandon,

Il serait désœuvré s’il ne possédait d’âme…

 

De l’avoir au verbe être unissant le projet,

De ce qu’il lui prodigue elle forge le sujet,

Les deux ne font plus qu’un au creuset de la flamme.

 

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 22:50

 

Captifs d’univers clos, en d’obscures cités,

Au seuil de l’abandon, témoins de l’ostracisme,

Sur le fil du rasoir, des enfants dépités

Déambulent sans nom, victimes du racisme…

 

Hideuse, sur les murs, fleurit l’iniquité,

Dans la marge, exilés, les exclus du partage

Apostrophent d’un cri l’injuste société,

De leur lieu de naissance, ils deviennent l’otage…

 

Oubliant en chemin son vœu d’égalité,

Bâtisseur d’âpretés dont nul ne peut s’absoudre,

Indifférent le monde enfouit sa pauvreté,

Défaillant, il s’assoit sur l’énigme à résoudre…

 

L’exclusion nourrit l’aigreur du sentiment,

L’avenir est en deuil, en quête d’espérance

Tout un peuple précaire erre continûment,

L’incendie à venir en clame la souffrance…

 

D’une escarbille éclos la terrible rumeur,

Pas à pas, la mer gagne et l’horizon s’embrase,

De l’aven en béton s’élève la clameur,

Ecoute sa rancœur, c’est l’amour qu’elle écrase…

 

……………………………………

 

 

 

 

 

De la bonté à la trahison,

De l’habitude à la passion,

De l’espérance au naufrage,

De la lâcheté au courage,

De la haine à l’amitié,

La raison pour folie

Et de raisons et de folies unies,

Aux creux de nos poitrines,

Au-delà de nos tristes mines,

D’un besoin d’amour,

L’étoile brille toujours…


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